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La COP28 à Dubaï est-elle une entreprise géante de greenwashing ?

Dernière mise à jour : 4 déc. 2023

La 28e conférence annuelle des Nations unies sur les changements climatiques, a lieu du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, dans les Émirats arabes unis. Le 7e producteur de pétrole mondial, qui a annoncé vouloir augmenter sa production dans les prochaines années, laisse sceptiques ONG et militants sur ses intentions en matière environnementale.


Article de Benjamin Mathieu



Le logo officiel de la COP28


Plusieurs études récentes dressent un bilan catastrophique de l’état de la planète et de la lutte contre le dérèglement climatique. Si les États respectent leurs engagements climatiques actuels, ce qui n’est toujours pas le cas, le monde se réchauffera tout de même de 2,5° C à 2,9° C d’ici à la fin du siècle, selon la dernière édition de l’Emissions gap report, publié chaque année par l’ONU. C’est dans ce contexte que s’ouvre vendredi 1er décembre la COP28 à Dubaï, le 7e producteur mondial de pétrole. C’est tout le paradoxe de cette conférence des parties, dirigée par le Sultan al-Jaber, qui est aussi patron de la principale compagnie pétrolière des Émirats arabes unis. Il est par ailleurs soupçonné, selon une enquête de la BBC, d'avoir voulu utiliser son rôle à la conférence climatique pour conclure des marchés dans les énergies fossiles.


Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, dit que “nous sommes entrés dans l’ère de l’ébullition mondiale”. L’ONU a réalisé la synthèse des engagements de chacun des États, les 195 parties de l’Accord de Paris. Le constat est cinglant : si les États appliquent l’ensemble de leurs promesses, les émissions de gaz à effet de serre mondiales ne baisseront que de 2 % en 2030 par rapport à 2019. Or, une diminution de 43 % est nécessaire pour limiter le réchauffement à +1,5° C d'ici à la fin du siècle. On se doute que cette COP ne va pas renverser la vapeur.


Paradoxalement, l’accueil de la conférence par le 7e producteur mondial de pétrole remet au centre du jeu l’indispensable sortie des énergies fossiles, mentionnées pour la première fois pendant la COP26 de Glasgow, en 2021. Tout en mettant un certain doute sur la réelle volonté des pays producteurs de changer de modèle. D'autant que les lobbyiste seront nombreux à Dubaï. L’année passée à Charm El Sheick, les lobbyistes étaient venus plus nombreux que les représentants des 10 pays les plus affectés par le changement climatique.


Les combustibles fossiles (pétrole , charbon, gaz) sont les premiers responsables du réchauffement climatique. Ils représentent 75 % des émissions de gaz à effet de serre. Et pourtant, les énergies fossiles demeurent des investissements encore privilégiés et fortement subventionnés par les États. Plus de 900 milliards d’euros ont été offerts en subventions par les États aux combustibles fossiles en 2022. Un montant jamais atteint jusqu’à présent.


Un tableau sombre qui n'a pas démoralisé nos invités. On vous conseille d'écouter l'émission jusqu'au bout, pour la partie un peu plus "positive".


"C'est le Moment" consacré à la COP 28, avec :


  • Stephen Kerckhove, directeur général d'Agir pour l’environnement, association nationale de mobilisation citoyenne en faveur d'une planète vivable.

  • Yamina Saheb, ingénieure et docteure en énergétique, enseignante à Sciences Po Paris. Elle est l’autrice principale du troisième volet du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC),

  • Raphaël Benneradi, étudiant à CentraleSupélec et AgroParisTech, membre des Agros à la Cop

  • Justine Ripoll, responsable de campagne de Notre affaire à tous, une association qui utilise le droit comme levier pour la lutte contre le changement climatique

L'émission est réécouter ici :




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