Contrairement aux idées reçues, les statistiques ethniques ne sont pas interdites en France mais fortement encadrées. Elles sont pourtant rarement utilisées pour mettre en place des politiques publiques. Pour Souba Brunel et Taoufik Vallipuram, invités de "C'est le moment", elles permettraient pourtant de prendre mieux conscience des discriminations vécues par les personnes victimes de racisme.
L'émission est à écouter en intégralité ci-dessous (appuyer sur le bouton "lire)
Contrairement aux Etats-Unis où elles sont largement utilisées, les statistiques ethniques sont très encadrées en France.
La loi “informatiques et libertés” de 1978 précise “il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l'appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci”.
Mais dans une décision de 2007, le Conseil Constitutionnel précise aussi que la statistique publique (l'Insee et les services statistiques ministériels) peut réaliser des études sur la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l'intégration en se fondant sur des données objectives, comme le nom, l'origine géographique ou la nationalité antérieure à la nationalité française.
En quoi ces chiffres peuvent être utiles ? Pour mieux mesurer les discriminations selon nos deux invités. En France, neuf personnes noires sur dix, en France métropolitaine, disent être victimes de discrimination raciale dans leur vie de tous les jours, 91% précisément, d'après le dernier baromètre du Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui a été publié il y a un an. "Quand on est d'origine arabe, on a entre 10 à 20 % de chance, entre guillemet, d'être contrôlé par les forces de police. On ne mesure pas la violence qu'engendre ces contrôles à répétition injustifiés dans la tête de ceux qui les subissent" nous confie Taoufik Vallipuram. « La France ne veut pas faire sauter le tabou de l’histoire commune avec ses populations d’origines immigrées qui sont là en raison de son passé colonial » poursuit Souba Brunel.
Réécouté l'intégralité de l'émission avec mes deux invités :
Taoufik Vallipuram, ancien président de Ouishare France, co-fondateur de Démocratiser la politique et auteur d’une récente tribune, "Manouchian : la main-d’œuvre immigrée fait son entrée au Panthéon et reçoit son OQTF"
Souba Brunel, experte en stratégie RSE et auditrice Environnement & Développement durable, co-fondatrice de l'association les Impactrices, qui accompagne les femmes dans la promotion de leur action à impact en faveur de la transition environnementale, créatrice de The Smile Society, la première agence de conseil en Diversité, Équité, Inclusion dédiée aux organisations à impact.
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