Ce qui compte ne peut pas toujours être compté
- François Deroo
- il y a 2 heures
- 3 min de lecture
une tribune de François Deroo
L’économie sociale et solidaire est forte et vivace … elle a réuni toutes ses composantes provenant de tous les continents à Bordeaux pendant 3 jours au GSEF 2025 !

Plus de 7000 participants qui créent, organisent, innovent pour contribuer à rendre la vie plus pacifique, plus respectueuse et plus harmonieuse. À soigner les blessures, à renforcer nos fondations, à rééquilibrer les excès, à réparer le vivant, à inventer aussi les nouvelles formes de coopération et de partage de demain. 3 jours de rencontres et de débats qui sont autant de sources de joies et d’espoir et comme l’a souligné Pierre Hurmic, constitue un levier majeur pour la transition écologique et sociale tant attendue.
L’économie sociale ne se résigne pas à laisser le Monde à la seule merci des prédateurs en tout genre ! Benoit Hamon nous l’a partagé, elle est même la seule alternative crédible à la course effrénée en cours pour s’emparer brutalement des dernières richesses disponibles au détriment du reste du vivant et même aujourd’hui de vies humaines. Un retour à des temps que l’on pensait révolus. Une régression !
C’est tellement violent, tellement rapide que la sidération nous empêche de réagir, pire l’espoir qui nous guide généralement est mis à mal et nous décourage à agir, espérer se résume à attendre que cela passe, le plus vite possible !
On aurait pu penser que la vieille Europe échapperait à ce maelström, malheureusement nous assistons à rebours des discours ambiants et des messages lénifiants à une baisse drastique de nos moyens de fonctionner et d’agir, augurant des moments difficiles pas seulement pour nous même mais aussi pour tous nos bénéficiaires qui vont être soumis à la seule loi de la compétition, à la concurrence débridée du marché, à la réduction à un simple calcul de rentabilité.
Notre secteur ne va pas bien… et les associations sont en premières lignes ! La contribution de l’Etat en leur faveur à diminué de 40% en 4 années… Elles représentent 12% des emplois mais seulement 5% des aides publiques… Non seulement c’est injuste mais pire c’est destructeur… Ça ne tient plus !
Dans un monde souvent marqué par les divisions, les oppositions, l’ESS est un espace de réconciliation, un lieu où le collectif prime sur l’individualisme comme nous le rappelle Serge Papin en clôture du GSEF 2025 . Chiche ! Cela va demander que la théorie du ruissellement fonctionne d’abord de l’économie de marché vers l’économie à but non lucratif, pas dans un affrontement stérile mais dans une nécessaire articulation en dignité.
Mais cela n’est pas suffisant, elle doit opérer d’abord entre nous, entre les acteurs qui se réclament de cette autre économie, et que les moyens proviennent d’abord des plus riches et des mieux dotés, que les bénéfices des mutuelles et des banques dégagent des marges pour protéger les plus faibles, que les soutiens des fondations servent à empêcher le pire, que les coopératives et les associations s’entraident encore plus. Car on ne pourra pas dire si j’avais su…
Et comme disait ce bon vieil Einstein « Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément »
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